Parfois, nous avons l’impression que les évènements nous tombent dessus sans que l’on ait rien demandé. Malchance ? Pourquoi cela nous arrive-t-il … à nous ? Les autres ont l’air d’avoir tellement plus de veine.
Nous espérons que la vie nous offre plus d’opportunités à saisir. Et nous nous surprenons à rêver à surmonter les déconvenues, sans être impactés, en un claquement de doigt, en toute circonstance.
Et bien, contre toute attente, ce super pouvoir est totalement à notre portée ! Mais probablement pas comme vous l’imaginez. C’est ce que nous allons aborder dans cet article.
Mais avant de développer mon propos, connaissez-vous ce vieux conte populaire qui parle d’un pauvre vieil homme à qui un riche marchand offre un cheval ?
Cliquez sur le triangle, à gauche, pour découvrir cette histoire en 7 min.
Notre cerveau fonctionne comme celui des habitants du village
et nous avons le réflexe d'étiqueter positivement
ou négativement une situation.
En réalité, nous le faisons en extrapolant un jugement basé
sur un futur que nous ne connaissons pas.
Sigmund Freud voyait la circonstance comme une cause de traumatisme à la source des difficultés de la personne. Je préfère largement la vision d’Alfred Adler qui voyait en la circonstance une opportunité d’atteindre un objectif, une finalité.
Je vous propose de mieux cerner cette notion de ‘circonstance’ puisqu’elle est étroitement liée à notre vision de la vie et donc à nos comportements. Ce qui nous permettra ensuite de nous interroger à propos de notre réalité.
1/ Qu'est-ce qu'une circonstance ?
Une circonstance est extérieure à nous. Au moment où nous la vivons, c’est l’ensemble des faits indéniables et indépendants de notre volonté.
Imaginez un incident qui irait en cour de justice. Et bien, la circonstance ne serait constituée que de faits, dont deux témoins ne pourraient avoir que la même description. Aucune interprétation possible.
Posez-vous un instant pour accueillir ce qui vient :
La circonstance en elle-même, les éléments factuels du monde qui nous entourent ne sont ni bons, ni mauvais, ni favorables, ni défavorables.
En pratique, la circonstance n’est ni contre nous, ni pour nous. C’est simplement le déclencheur (trigger) de notre pensée, un initiateur de notre jugement qui interprète la situation comme souhaitable ou non-souhaitable. Du coup, nous en éprouvons des émotions agréables ou désagréables.
La confusion vient du fait que certaines circonstances sont considérées par la plupart des gens (suite à l’éducation ou un conditionnement de société) comme positives et favorables ou comme négatives et défavorables.
Pourtant les émotions ressenties dans une circonstance vue habituellement comme positive ne sont pas toujours agréables : stress lié à une promotion, inquiétude liée à une naissance, jalousie liée à un mariage, etc. Et inversement, liberté liée à une décès, espoir lié à un licenciement, apaisement lié à une liquidation, etc.
En réalité, une circonstance contient autant de graines de résultats positifs que négatifs. Une circonstance est non-orientée.
Une circonstance est NEUTRE !
2/ Notre perception de la circonstance - Etat passif
Nous vivons dans le même monde, pourtant en tant qu’individu nous le percevons différemment.
Si les circonstances étaient intrinsèquement positives ou négatives, elles génèreraient le même ressenti chez tout le monde. Or tout dépend du sens que chacun de nous choisit de donner aux faits.
Si face au même évènement, quelqu’un voit une tragédie, toute sa vie, alors qu’une autre personne considère cet évènement comme un tremplin ou le point de départ d’un renouveau, alors la circonstance n’est pas responsable de l’orientation donnée au futur de chaque vie.
Nous avons en tête des pensées, des jugements que nous tenons pour vrais. Pour autant, ces interprétations ne sont pas des circonstances.
Pourrions-nous devenir des athlètes après la perte de tous nos membres ?
Après quelques temps, c’est le chemin que Philippe Croizon a choisi de prendre après avoir été gravement électrocuté, au point d’y perdre bras et jambes. Il a traversé la Manche à la nage, réalisé quatre traversées pour « relier les 5 continents à la nage », fait le Paris-Dakar, accompli un record de plongée et est devenu conférencier.
Celui qui maîtrise ses perceptions, maitrise sa vie.
En réalité, ce ne sont pas les évènements qui déterminent notre bonheur mais l’interprétation que nous en faisons.
Nos conditionnements, nos habitudes de pensée, nos connaissances, c’est à dire nos représentations sont les clefs de nos perceptions et de nos lectures des évènements de la vie.
3/ Notre libre-arbitre libère nos actions - Etat actif
Imaginons que nous ayons reçu une sale note à notre dernière interro. Plutôt que de vivre l’interrogation comme une élément sanctionnant, pourquoi ne pas revenir à son utilité initiale : faire le point sur les connaissances acquises et mettre au jour celles à améliorer. Peu importe la note ou l’avis du prof, l’interrogation devient un outil d’amélioration pour soi-même.
Au lieu de perdre du temps et de l’énergie à râler sur le prof ou à se juger durement à propos des révisions que nous n’avons pas approfondies, pourquoi ne pas juste relever nos manques pour ensuite établir un plan d’action afin d’acquérir une meilleure connaissance ou un meilleur traitement du sujet ?
Puisque la circonstance est neutre, quelle est la part de positif dans cette situation qui parait noire, à première vue ? Pourquoi ne pas dégager une interprétation de la situation qui va plutôt me rendre service ?
« Les erreurs que j’ai commises dans cette interro ne seront plus à faire lors de l’examen final si j’ajuste le tire d’ici là ! »
Ce qui trouble les hommes, ce n'est pas les choses mais les opinions qu'ils ont.
La circonstance est neutre.
Quelle incroyable nouvelle !
Parce qu’en prenant la responsabilité de la pensée que nous nourrissons à propos des circonstances, nous avons un levier très puissant pour changer notre rapport à la vie, mais aussi la tonalité de notre vie émotionnelle.
S’appropier l’idée que ‘la circonstance est neutre’ permet :
- de cesser de subir les situations.
En effet, entre les circonstances et les émotions que nous ressentons, il y a le filtre de nos pensées. L’impuissance ne peut plus nous submerger à partir du moment où nous avons un panel varié de pensées possibles afin d’obtenir un résultat qui nous convient mieux. Nous récupérons notre potentiel d’action. C’est la fameuse ‘pensée hors du cadre’.
- de récupérer le pouvoir sur notre vie en nous affranchissant de l’opinion de la majorité et/ou du conditionnement pour se laisser le choix de nous demander « qu’est-ce que JE choisis d’en penser ? »
C’est là, la beauté de notre individualité qui nous permet de développer une vie inspirante sur mesure.
Comprenons que notre pensée, notre émotion, notre action et notre résultat nous sont propres et non pas dictés inéluctablement par les circonstances.
Comment mettre en application ?
Lorsque vous vivez des émotions désagréables dans une certaine circonstance, je vous propose
- de dissiper l’émotion rapidement en réagissant comme un enfant de 3 ans, bien à l’abri des regards (90 secondes suffiront),
- distinguer les éléments factuels de votre interprétation, de votre jugement,
- d’imaginer une personne de votre connaissance, un personnage fictif ou une personnalité connue pour sa capacité à tirer profit de chaque situation (Charles Ingalls !, Boris Cyrulnik ou cette grand mère sur qui les difficultés glissent comme sur les plumes d’un canard),
- de vous inspirer de ce que penserait, ressentirait et ferait cette personne dans cette situation pour choisir un point de vue et une action qui vous seront plus utiles.
Pour résumer
2/ Ne s'intéresser qu'aux faits,
3/ Extraire le positif de cette circonstance.
Entrainement
Racontez-nous en commentaire comment vous avez pu passer d’une situation au premier abord désagréable à une opportunité sur le chemin qui vous inspire. Je serai ravie de découvrir vos propres applications et comment cela vous a rendu service.
Si vous avez aimé cette approche ou si vous pensez qu’elle puisse être utile à quelqu’un, n’hésitez pas à partager cet article sur vos réseaux.
Intention de l'article
Différencier le fait objectif de la perception subjective.
Définir la notion fondamentale de la ‘CIRCONSTANCE’ afin de permettre aux lecteurs de prendre conscience de la neutralité des situations dans notre vie émotionnelle.
Mettre en bibliothèque cette notion afin de s’y appuyer par la suite, pour avancer dans l’explication des mécanismes émotionnels.
Qui est
Annelise Aubriot ?
Annelise Aubriot amène les jeunes à jouer avec les merveilleuses possibilités de leur cerveau afin de les accompagner sur le chemin de l’autonomie affective et du plaisir d’apprendre.
Grâce à son blog et son podcast ‘Clefs d’Avenir’, elle partage chaque semaine des outils, pour comprendre et utiliser les mécanismes cognitifs, dont parents et jeunes se saisissent pour créer une scolarité plus inspirante et épanouissante.
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Circonstance
Etymologie
Circonstance : issu du latin circumstantia, de circumstare, qui signifie ‘se tenir autour’.
Définition
Une circonstance désigne une conjoncture du moment présent, un état des choses.
Situation
Définition
Ensemble des événements, des circonstances, des relations concrètes au milieu desquels se trouve quelqu’un, un groupe
Source : Larousse.fr
Perception
Définition
Événement cognitif dans lequel un stimulus, présent dans l’environnement immédiat d’un individu, lui est représenté dans son activité psychologique interne.
Source : Larousse.fr
Pour aller plus loin - Ressources
Grâce à son blog et son podcast 'Clefs d'Avenir', elle partage chaque semaine des outils, pour comprendre et utiliser les mécanismes cognitifs, dont parents et jeunes se saisissent pour créer une scolarité plus inspirante et épanouissante
